Quatrième preuve : l’envoi des Messagers (Alaihim As-Salam), signe de l’existence d’Allah, Celui Qui les a envoyés


Dr `Abd Allah Ibn ‘Abd Al-‘Azîz Al-Moslih

Traduit en : العربية English

Depuis qu’Allah, exalté soit-Il, a créé l’humanité sur cette Terre, les messages prophétiques ne se sont jamais interrompus, à aucune époque. Le premier Prophète (nabiy) fut Adam (Alaihi As-Salat wa As-Salam) et le premier Messager (rassûl) fut Noé (Alaihi As-Salat wa As-Salam). Puis ils se sont succédé de telle sorte qu’il n’y a pas un peuple qui n’ait reçu de message céleste, et ce, jusqu’à l’apparition du dernier des prophètes, notre maître et chef Mohammad ‘Abd Allâh (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam). En ce sens, l’envoi des messagers (Salawât Allâh wa Salâmou Alaihim) fut un bienfait d’Allah, exalté soit-Il, accordé à l’humanité, par lequel Il prouva de façon irréfutable Son existence.

Quant à ceux à qui n’est pas parvenu un appel ou un message divin, le plus probable est qu’Allah, exalté soit-Il, leur imposera une épreuve appropriée le Jour de la Résurrection : ceux qui Lui auront obéi entreront alors au Paradis, tandis que ceux qui Lui auront désobéi seront jetés en Enfer, comme le dit Allah, exalté soit-Il :

« Le jour où ils affronteront les affres du Jugement et où ils seront appelés à la Prosternation mais ils ne le pourront pas » 

(Coran 68/42)

Cela prouve Sa justice parfaite, exalté soit-Il, comme Il le dit dans Sa Révélation :

« Et Nous n’avons jamais puni un peuple avant de lui avoir envoyé un Messager » 

(Coran 17/15)

Et cela en apportant les preuves irréfutables de Son existence par le biais des messagers et des Livres Saints.

En bref, l’envoi des prophètes est une condition sine qua non pour apporter la preuve irréfutable de l’existence de Celui Qui les envoie.

En effet, l’homme qui est privé de l’orientation divine, se perdra dans le labyrinthe de l’existence, car combien de pensées et d’idées contradictoires dans son environnement peuvent l’influencer, qu’il s’agisse des comportements humains dont il est témoin, ou bien des doutes et des tentations que les diables parmi les hommes et les djinns lui présentent sous des dehors séduisants. Dans ces conditions, qui le guidera infailliblement vers la connaissance de cette Vérité qui devrait être sa référence durant son parcours sur Terre ? En effet, il ne peut concevoir le monde de l’au-delà, qui est sa destination ultime, que par le biais des prophètes envoyés par Allah, exalté soit-Il, pour lui enseigner les croyances correctes ; sans eux, comment pourrait-il donc organiser son périple dans cette vie ? En effet, tous les prophètes eurent pour mission d’amener l’homme à une parfaite adoration d’Allah, exalté soit-Il, aussi bien dans les actes cultuels que dans les œuvres profanes, et à purifier sa nature de ce qui l’altère, pour parvenir à la Vérité. Allah, exalté soit-Il, dit :

 « Et Nous n’avons envoyé avant toi aucun Messager à qui Nous n’ayons révélé : Point de divinité en dehors de Moi. Adorez-Moi donc ».

 (Coran 21/25).

Or, le terme « divinité » (ilâh) a en arabe plus de vingt-deux sens, qui peuvent être résumés en deux sens principaux : le premier, personne ou chose qui est objet de vénération ; et le second, personne ou chose considérée comme souverain. Ce sont ces deux éléments qui constituent la parfaite adoration d’Allah, exalté soit-Il, à propos de laquelle Il dit :

« Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent » 

(Coran 51/56)

Donc, si le serviteur d’Allah soumet son cœur, sa raison, sa vie, son comportement et ses conceptions à la volonté de son Seigneur, il se sera débarrassé de l’adoration de tout autre que Lui. Telle est l’adoration dans le sens de soumission à Allah et de perfectionnement du culte en recherchant Sa satisfaction. Or, cela est un droit d’Allah sur lui, car n’est-ce pas Lui Qui l’a créé, Qui l’a comblé de Ses bienfaits et a satisfait ses besoins, Lui Qui dirige le Royaume des Cieux et de la Terre ? Il a donc le droit d’être adoré exclusivement, sans partage, comme cela est confirmé par Sa parole : 

« Dis : En vérité, ma Salāt, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allah, Seigneur de l’Univers » 

(Coran 6/162).

« Ma vie » (mahyâha) signifie : mes œuvres en ce bas monde visent toutes à l’adoration d’Allah, c’est-à-dire que la parfaite adoration, celle qui concerne la vie sous tous ses aspects, croyance, œuvres, règles de bienséance et éthique, n’a lieu qu’en obéissant à Allah dans notre intérêt. En effet, Il n’ordonne que ce qui est un bien pour nous et n’interdit que ce qui provoque le désordre :

 « Et Allah n’aime pas le désordre ! » 

(Coran 2/205).

Or cette adoration ne peut se concrétiser qu’en rejetant totalement toute soumission à Satan, aux passions de l’âme et aux suppôts du diable d'entre les humains. C’est en cela que résident la véritable liberté et la parfaite dignité.

Le soutien divin des messagers par les miracles confondants

Il n’y a pas de prophète qu’Allah n’ait soutenu par le biais de miracles. Qu’est-ce que le miracle et pourquoi est-ce un défit ?

Le miracle est un phénomène surnaturel défiant toute concurrence.

C’est le moyen par lequel Allah, exalté soit-Il, a défié tous les peuples auxquels Il a envoyé un messager de façon à ce qu’ils sachent que la croyance en l’unicité d’Allah, exalté soit-Il, et les prescriptions et rites qu’ont transmis ce messager ne viennent pas de lui, mais d’Allah, exalté soit-Il.

Par conséquent, le miracle est un défi lancé à l’homme visant à démontrer son incapacité à le relever. Il est également appelé signe ou preuve étant donné qu’il prouve que les paroles des messagers sont inspirées par Allah, exalté soit-Il. Cela est confirmé par le hadith rapporté du Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) par Aboû Hourayra (et cité par Boukhârî et Mouslim) :

« Il n’y a pas de prophète qui n’ait reçu de miracle à même de le rendre crédible, et ce que j’ai moi-même reçu est un message prophétique qui m’a été révélé par Allah. J’espère donc être le prophète qui aura le plus d’adeptes le Jour de la Résurrection »

. La raison en est que le miracle majeur du Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) est un miracle rationnel et durable, à savoir celui du Saint Coran, qui a défié les gens de produire une telle œuvre à l’époque et qui jusqu’aujourd’hui n’a toujours pas été relevé. Ce défi consiste à réunir lors d’un congrès tous les spécialistes de la langue arabe et de produire une œuvre semblable au Coran. Allah Lui-même réduisit les exigences du défi, en leur demandant de composer dix sourates, fussent-elles fictives. Et Il en arriva à les défier de composer ne serait-ce qu’une sourate semblable à la plus courte. Allah, exalté soit-Il, dit : « Ou bien ils disent :

“Il l’a inventé lui-même ?”La vérité est que ce sont eux qui refusent d’y croire. Eh bien, qu’ils produisent un texte semblable à celui du Coran, s’ils sont sincères ! ».

 (Coran 52/33-34)

Allah, exalté soit-Il, dit également : 

« Diront-ils : “C’est Muhammad qui a inventé ce Coran !” Réponds-leur : “Eh bien ! Inventez vous-mêmes dix sourates pareilles ! Et faites-vous aider par qui vous pourrez, hormis Allah, si vous êtes véridiques !”» 

(Coran 11/13).

Il dit aussi :

 « S’ils disent : “C’est cet homme qui l’a inventé”, réponds-leur : “Composez donc une seule sourate semblable à celles de ce Livre, et faites-vous aider, pour ce faire, de qui vous voudrez, en dehors d’Allah, si vous détenez réellement la Vérité !” » 

(Coran 10/38).

Et leur situation était telle que la décrit Allah, exalté soit-Il, dans cette sourate : 

« En réalité, ce n’est pas toi qu’ils traitent de menteur ; ce sont les signes d’Allah que ces iniques traitent d’imposture. » 

(Coran 6/33).

Les miracles des prophètes précédents étaient adaptés à la situation de leurs peuples. Ainsi, alors que la magie était répandue dans la société de Pharaon, Moussa [Moïse (Alaihi As-Salam)] vint avec un bâton semblable à ceux de ses magiciens, mais il avala les bâtons qu’ils avaient fabriqués. Or ce miracle ne se produisit avec personne d’autre. Les magiciens furent d’ailleurs les premiers à croire en Moussa, eux qui étaient l’outil de persuasion le plus efficace dont disposait Pharaon. Et parce que la magie est un phénomène satanique qui relève de la chimère et de l’illusion, elle fut réduite à néant par la Vérité divine. Les magiciens, qui sont ceux qui maîtrisent la science de la magie, surent avec certitude que ce que Moussa venait de faire n’était pas de la magie, mais un miracle qu’aucun être humain n’aurait pu réaliser. Et lorsque Pharaon leur dit qu’il allait les tuer, ils répliquèrent :

 « Prends donc la décision que tu veux prendre ! Tu ne peux décider que des choses de ce bas monde. Nous croyons en notre Seigneur, afin qu’Il nous pardonne nos fautes ainsi que la pratique de la magie à laquelle tu nous as contraints. Et Allah est meilleur et éternel » 

(Coran 20/72-73).

Et ce parce qu’il les avait contraints à un acte fondé sur la suggestion et l’illusion d’optique, mais Allah, exalté soit-Il, permit à Moussa de faire un miracle qui les éblouit et les convainquit que cela ne pouvait venir que d’Allah, exalté soit-Il. D’ailleurs, Pharaon lui-même en fut convaincu, mais les passions de son âme l’empêchèrent de l’admettre.

Allah, exalté soit-Il, dit : 

« Et bien que convaincus dans leur for intérieur de la véracité de Nos signes, ils les nièrent par injustice et par vanité. » 

(Coran 27/14).

Quant à ‘Issa (Jésus), Allah, exalté soit-Il, lui donna la capacité de ressusciter les morts et de soigner l’aveugle-né et le lépreux, car il vivait à une époque où la médecine était avancée. Allah, exalté soit-Il, dit : 

« Tu fabriquais de l’argile comme une forme d’oiseau par Ma permission ; puis tu soufflais dedans. Alors par Ma permission, elle devenait oiseau. Et tu guérissais par Ma permission, l’aveugle-né et le lépreux. Et par Ma permission, tu faisais revivre les morts » 

(Coran 5/110).

De tels prodiges d’Allah avaient pour but d’éblouir et de déconcerter les esprits matérialistes qui se détournaient de la Vérité transmise par les messagers (Alaihim As-Salam).

Et à une époque où les ténèbres de l’irréligion et de l’injustice régnaient, et où Allah maudit les habitants de la Terre en épargnant ceux qui L’adoraient selon la religion d’Abraham – comme cela est relaté dans le hadith de ‘Iyâd Ibn Himâr cité par Mouslim – Allah envoya notre Prophète Mohammad (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) en mission de prédication, chargé de transmettre les lumières du message de l’Islam et il ne lui permit pas de réaliser seulement un, mais de nombreux miracles, qui se résument en six sortes principales. En effet, la mission du Messager d’Allah (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) fut l’ultime mission prophétique qui a vocation à se pérenniser et à se renouveler. Et si des hommes, dont les découvertes scientifiques et technologiques surpassent de beaucoup celles d’aujourd’hui, sont destinés à succéder à la présente humanité, ils trouveront encore dans le Coran et la Sunna des vérités et des miracles de nature à  éblouir les plus grands savants des différentes spécialités, d’Orient et d’Occident. Or, ces miracles furent le fait d’un prophète illettré ayant vécu à une époque d’ignorance et non pas à une époque de sciences et de découvertes, il a révélé des vérités s’accordant avec les dispositions naturelles de l’homme et admises par la raison saine, sans contradiction avec les vérités scientifiques, comme l’a démontré le Français Maurice Bucaille. Et les preuves de sa prophétie (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) ne cessent d’apparaître à toute époque, ce qui indique sa véracité.

Al-Bayhaqi, l'auteur du livre Dalâ’il an-Nubuwwah (Les Signes de la Prophétie) affirme : « Si l’un d’entre eux leur échappe, un autre leur parvient, si l’un échoue, un autre réussit et si l’un disparaît avec le temps, un autre reste. Et ainsi, en toutes circonstances, existe une preuve irréfutable de Son existence ».


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