la nécessité de s’affilier au groupe des musulmans et d’obéir à leur gouverneur
S’accrocher au groupe (des musulmans) est obligatoire. Or il n’existe pas de groupe sans chef. C’est donc par obéissance à Allah qu’on obéit aux chefs Musulmans :
Ô les croyants. Obéissez à Allah, et obéissez au messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement
Sa parole : « ceux d’entre vous » indique qu’ils sont parmi les Musulmans.
En effet, l’imamat d’un mécréant n’est pas valable, tout comme le fait de lui prêter allégeance. Au demeurant, obéir à un gouverneur mécréant n’est pas obligatoire sauf pour ce qui relève de l’intérêt général, et non de l’intérêt propre du gouverneur.
Si celui qui détient l’autorité n’est pas savant, alors il doit prendre un savant [comme ministre] afin que les affaires religieuses et matérielles soient en ordre :
Quand leur parvient une nouvelle rassurante ou alarmante, ils la diffusent. S’ils la rapportaient au Messager et aux détenteurs du commandement parmi eux, ceux d’entre eux qui déduisent, auraient appris la vérité
S. 4, v. 83
Et seule une personne savante est capable de déduire.
De plus, il est interdit de se rebeller contre lui ou de contester son autorité. S’il est injuste, on patiente sur cette injustice, tant qu’il ne commet pas un acte de mécréance évidente.
Il est en effet rapporté qu’Umm Salamah relate que
le Prophète a dit
On va certes vous designer des chefs dont vous allez apprécier certaines choses et en réprouver d’autres. Celui qui détestera [leurs injustices] sera dédouané, et celui qui contestera sera à l’abri. Cependant celui qui agrée et suit... Ils dirent alors : « Ô messager d’Allah, ne les combattrons-nous pas Non » répondit-il : « pas tant qu’ils prient
Rapporté par Muslim
On conseille avec science et sagesse, en ayant pour but d’effacer le mal ou de le diminuer, pas en cherchant à se venger et se défouler sur la personne. Dans l’authentique de Muslim, Tamîm Ad-Dârî relate que
le Prophète a dit
La religion, c’est la bienveillance Nous dîmes : « Envers qui ? Il dit : « Envers Allah, Son Livre, Son messager et envers les chefs musulmans, et l’ensemble de la population (musulmane)
Rapporté par Muslim
Il n’est pas permis de l’espionner ni de divulguer les erreurs qui le concernent à titre personnel, ni de propager ses défauts et ses péchés. Dans tous ces cas, on doit le conseiller en privé.
Par contre, s’il légifère un acte condamnable aux gens et le propage, et que l’on sait qu’en le conseillant en privé, il reviendra et se réformera, alors cela s’impose. Sinon, on expose cet acte répréhensible à la population, car ceci entre dans l’obligation de les conseiller et constitue un devoir religieux et un droit qu’ils possèdent, et ce, afin que la religion ne soit pas falsifiée. Ceci fait donc partie de la bienveillance envers Allah, Son Livre, Son messager et aux chefs musulmans ainsi qu’à la population. Or tout cela prévaut sur le droit de n’importe qui d’autre.
Par ailleurs, le savant ne doit pas s’éloigner des affaires des gens ou se désintéresser de leur bien. L’ascétisme louable c’est celui qui amène le savant à ne pas se préoccuper de son propre intérêt matériel. Quant au fait de se désintéresser des droits matériels des autres, cela n’est pas louable.
Qu’il secoure l’oppressé ne serait-ce que d’un dirham ! Qu’il nourrisse le pauvre ne serait-ce que d’une datte ! Car le savant dispose d’une autorité. De plus, améliorer la vie des gens est un moyen d’améliorer leur religion. A ce titre, on retrouve que le Prophète , qui n’a en effet jamais été attiré par les trésors de ce bas-monde, prenait pourtant la défense de l’esclave Barîrah en sermonnant les gens à ce sujet, alors que ce n’était qu’une histoire de quelques dinars.